La Tribune du Sport


Un phénomène nommé Sharapova

Maria Sharapova est en finale (Source : Sport24)Dans la seconde demi-finale dames de Roland Garros, la Russe Maria Sharapova n’a fait qu’une bouchée de la Tchèque Petra Kvitova. 6-3, 6-3 en 1h17 minutes. (more…)

Sara Errani, un hommage au tennis féminin

Posted in WTA Tour par Roland Richard sur 7 juin 2012
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Sara Errani (Source : 20minutes.fr)

En un peu plus de deux heures de jeu, l’Italienne Sara Errani s’est qualifiée pour la première fois de sa carrière en finale de Roland Garros après une démonstration d’intelligence et de variation face à Samantha Stosur : 7-5 ; 1-6 ; 6-3. (more…)

Us Open : Samantha Stosur est venue à bout d’une Serena Williams colérique en finale

Posted in WTA Tour par Roland Richard sur 12 septembre 2011
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Source : Sports.fr

Dans la nuit de dimanche à lundi, la finale dames de l’US Open, dernière levée du Grand Chelem, Samantha Stosur (10ème joueuse mondiale) a créé la sensation en battant l’ultra favorite des pronostics, l’Américaine Serena Williams (27ème) sur le score sans appel de 6/2, 6/3 en une heure et treize minutes. Résumé et analyse de cet exploit. (more…)

Le naufrage du tennis français féminin se poursuit…

Source : LEquipe.fr

Si les tennismen français s’en sortent plutôt bien depuis le début de l’Open d’Australie, première levée du Grand Chelem de l’année, les joueuses tricolores continuent, elles, leur descente aux enfers. (more…)

Clijsters étrille Zvonareva en finale de l’US Open

Posted in WTA Tour par Roland Richard sur 12 septembre 2010

Kim Clijsters, la reine-mère de New-York

Source : Purepeople.com

Kim Clijsters nous a certainement offert parmi les plus belles images de sport qu’on puisse espérer et l’une des plus douces émotions qui soit en regardant la télévision. Quelque chose d’authentique, tout simplement. Remplie d’un émoi grandissant, la Belge a même allongé son speech de remerciements plus que de raison. Mais avec sa fille Jada juste à côté d’elle (photo), Kim nous a donné l’impression d’être chez elle à New-York. D’être non pas dans son jardin mais bien dans sa maison, dans son foyer.

Quelques instants plus tôt, elle avait consolé son adversaire Vera Zvonareva de la sèche défaite qu’elle venait de lui infliger, 6-2, 6-1, en lui rappelant qu’elle avait elle-même perdu quatre finales de Grand Chelem en simples avant d’accrocher enfin un titre en 2005. C’était déjà à New-York et c’était déjà une leçon pour son adversaire d’alors. La Française Marie Pierce était en effet repartie avec seulement un jeu de plus dans la poche (6-3 ; 6-1).

Et pourtant, la n°8 mondiale avait de bonnes raisons d’espérer être autre chose qu’un faire-valoir de la première maman de l’histoire vainqueur d’un Grand Chelem de tennis. D’une part à cause de son parcours à Flushing Meadows cette année. Etourdissante, Zvonareva n’avait non seulement perdu aucun set avant d’atteindre la finale, mais elle avait de plus éliminé des adversaires aussi talentueuses que valeureuses : la Roumaine Dulgheru (27ème mondiale) au troisième tour ; en huitièmes, l’Allemande Petkovic, tombeuse de Petrova au premier tour ; l’Estonienne Kanepi en quarts de finale qui, elle, avait accroché à son tableau de chasse Jankovic et Wickmayer ; et, cerise sur le gâteau, la finaliste de l’édition 2009 du tournoi et grande favorite il y a quinze jours, la Danoise et n°2 mondiale, Caroline Wozniacki en deux petits sets (6-4 ; 6-3).

Le second élément qui nourrissait sa sérénité était incontestablement la confiance trouvée sur le circuit en général et contre Kim Clijsters en particulier. Cette saison, elle a participé à sa première finale de Grand Chelem contre Serena Williams. C’était l’été dernier, sur les gazons de Wimbledon. Face à Kim, elle restait sur deux victoires consécutives cette année, une à Wimbledon justement, c’était en quarts de finale, et l’autre à Montréal, au même stade du tournoi. Les cinq matchs précédents – tous des victoires de Clijsters – pouvaient donc être perçus comme de vieux fantômes, bien loin de la Vera d’aujourd’hui.

Zvonareva détruite au sixième jeu et 6-2 pour Clijsters (0 – 27’)

Source : Lequipe.fr

En ce sens, le match commençait d’ailleurs sous les meilleurs auspices pour la Russe qui tenait relativement bien le choc en début de match. Jusqu’à 3-2 en faveur de la Belge qui avait commencé à servir, on ne pouvait qu’apprécier le niveau de jeu des deux protagonistes. Même si l’on sentait malgré tout Zvonareva plus fragile car elle commettait davantage de fautes. Dans le sixième jeu de la première manche, premier tournant du match, cette fébrilité fut sanctionnée d’un break. Abandonnant sa mise en jeu à son adversaire, la Russe a paru sortir de son match. Une double-faute au service et trois fautes directes offraient sur un plateau un jeu absolument décisif car après, la tenante du titre n’a plus abandonné qu’un seul jeu.

Décidée à se battre pour éviter une seconde déconvenue en finale de Grand Chelem, Vera Zvonareva tenta moins de trajectoires difficiles tout en tenant le rythme de puissance imposé par Clijsters. Mais en dépit des efforts consentis, la Russe ne put l’inquiéter. Confirmant son break en s’appuyant sur un jeu très solide avec un service varié ainsi que sur une tenue de route du fond du court manifestement supérieure, Clijsters a livré une prestation extrêmement impressionnante. Enchaînant les services sans laisser respirer son adversaire, elle menait donc 5-2 en seulement 22 minutes. Tout est allé très rapidement. Cinq minutes plus tard, Clijsters étouffait définitivement une Zvonareva au jeu détruit, brisé et impuissant pour un break blanc terrible. En 27 minutes, Clijsters avait emballé la première manche sans que Zvonareva puisse peser un seul instant sur le match.

Clijsters, une automate de son destin, 6-1 (27’ – 60’)

Sans une expression sur le visage et avec une détermination infinie, la Belge a plusieurs fois semblé ailleurs, comme portée par l’enjeu et par les 20 000 spectateurs du Court Arthur Ashe. Car ses 80 % de premières balles lors du premier set ont pratiquement fait oublier les excellents 70 % de la Russe. Pire, en maintenant le cap avec une balle exceptionnellement lourde et bien variée sur ses mises en jeu – 75 % lors de la deuxième manche pour un taux à 77 % sur l’ensemble du match –, la Belge a fait preuve d’une constance quasi robotique.

Source : Rianovosti

Le deuxième chiffre absolument phénoménal qui permet de mesurer la hauteur de la montagne à franchir pour Vera Zvonareva, c’est celui des 6 malheureuses fautes directes commises par Clijsters lors du premier set (contre 13 pour la Russe). Avec pourtant un jeu très long et surpuissant, marquant une très nette option prise pour les schémas agressifs mais donc risqués, l’ex-numéro une mondiale a fini par faire craquer une Zvonareva pourtant bien dans ses déplacements et elle-même très puissante. Dans les speeches de fin, lucide, la n°8 au classement WTA ne regrettait rien et expliquait, à raison, que la Kim du jour était imbattable.

Les qualificatifs manquent pour exprimer l’impression d’inéluctabilité laissée par la Belge sur le court au fur et à mesure de la seconde manche. Zvonareva avait beau en casser sa raquette de rage à 40-0, la Belge obtenait le gain de sa mise en jeu et faisait la course en tête, 1-0. Incapable de réagir, la Russe s’effritait et offrait un second break blanc en moins de dix minutes. La tenante du titre était bien en route pour un doublé, 2-0. Et appuyant sur le désarroi qui commençait à poindre sur le visage de Zvonareva, la Belge menait bientôt 3-0 et allait s’asseoir, telle une automate invincible. Une machine puissante, huilée, décontenançante de facilité et d’intelligence.

Et pourtant, en glanant son premier jeu lors de cette manche sur son engagement et en revenant à 3-1, la Russe s’accrochait avec un courage tout à fait fidèle à la nouvelle image qu’elle a su donner d’elle-même au fur et à mesure de l’année (photo). Et le cinquième jeu fut une empoignade remarquable, la seconde du match. A 15-A sur le service de Clijsters, un échange de coups magnifiques eut lieu. A l’offensive, toujours la Belge mais avec à présent une défense digne d’une finale de la part de Zvonareva. Cette dernière perdait ce rallye du fond du court mais continuait d’y croire et agressait toujours autant la Belge pour recoller immédiatement à 30-A. Surprise par cette opiniâtreté nouvelle, Clijsters brisait le cercle du rythme des missiles à longue distance pour une amortie finement touchée tout autant qu’imprévisible et mener ainsi 40-30. Qu’à cela ne tienne, la Russe demeurait loyale au mental que l’on prête aux ressortissants de son pays et ne lâchait rien en égalisant à nouveau, 40-A. Et au lieu de sombrer dans l’hystérie lacrimale dont elle était tristement coutumière les années précédentes, elle repartait encore et toujours au combat, faisant venir Clijsters au filet et la passant d’un revers somptueux. Arrachant cette première balle de break du match, on la pensait enfin dans sa finale. Moment choisi par Kim pour claquer son premier et seul ace du match sur un magnifique service court extérieur côté avantage. Cessant ensuite les schémas longs qui n’avaient pas payé dans ce jeu de services, la Belge construisit deux schémas courts, un à trois coups et un à quatre pour finalement mener 4-1.

Source : Purepeople.com

Après un nouveau jeu très disputé, la Belge se procurait deux nouvelles balles de double-break et la deuxième fut convertie grâce à une double-faute (la quatrième du match) de Zvonareva. A 5-1, Clijsters n’a plus douté une seconde de plus dans un match qu’elle a littéralement écrasé (6-2, 6-1). Sa vingt-et-unième victoire consécutive à l’US Open ne dura qu’une heure. Soixante minutes d’un calvaire effroyable pour une Russe étourdie par l’ouragan qui venait de la renverser et encore hébétée au moment de féliciter Clijsters (photo).

Pour son troisième titre à Flushing Meadows, qui est également son troisième trophée du Grand Chelem, Kim Clijsters a tout simplement atteint un aboutissement du jeu à plat. Proche d’un David Nalbandian ou d’un Nikolay Davydenko dans leurs meilleurs jours, elle a tout d’abord construit sa victoire sur un service olympien. Mais elle a également su varier les schémas courts à deux, trois ou quatre coups de raquette sur sa mise en jeu avec les schémas longs. Dans ces échanges-ci, la Belge a d’ailleurs quelque peu nuancé son jeu à plat pur en « recouvrant » légèrement ses coups croisés, qu’il s’agisse de la diagonale de coup droit ou bien de celle de revers. La longueur et la puissance étant présentes, la Russe d’1m72 n’a jamais été en mesure de pouvoir frapper tout à fait à plat comme elle le désirait – la balle étant un peu trop haute – et ainsi d’agresser son opposante du jour.

Enfin, c’est aussi grâce à une énorme préparation physique que la Belge a confirmé son statut de meilleure joueuse de l’année sur le sol américain après ses victoires au Premier Mandatory de Miami et au Premier de Cincinnati. Courant partout et jamais essoufflée, Clijsters n’avait tout simplement aucun point faible : ni technique (seulement 15 fautes directes en tout), ni tactique (58 points remportés sur 99 disputés), ni physique (malgré une fatigue importante après un quart et une demi éprouvantes contre Stosur et V. Williams). C’est donc un succès complètement mérité et logique qui est venu couronner la reine-mère de New-York en ce 11 septembre 2010.

L’US Open redore-t-il le blason du tennis américain ?

Posted in WTA Tour par Roland Richard sur 7 septembre 2010

Une légende américaine unique…

Les observateurs médiatiques de la petite balle jaune aiment à concentrer l’attention sur le tournoi du moment en en faisant le plus prestigieux, le plus exigeant ou le plus difficile à remporter. Ainsi, Roland Garros comme Wimbledon se disputent souvent ce titre honorifique et européocentré de « meilleur tournoi du monde ». Mais que dire de l’US Open alors ? Comment ne pas souligner les matchs d’anthologie qui s’y sont déroulés, notamment de nuit et particulièrement ceux qui ont vu se produire les plus grands joueurs américains de tous les temps : Arthur Ashe qui a donné son nom au Central de Flushing Meadows (vainqueur en 1968), l’immense Jimmy Connors (1974, 1976, 1978, 1982, 1983), l’insupportable John McEnroe (de 1979 à 1981 puis en 1984), le prince Pete Sampras (photo) bien sûr (1990, 1993, 1995, 1996, 2002), le rebelle André Agassi (1994, 1999) et le serveur fou Andy Roddick (2003). Comment ne pas se remémorer les duels épiques en finale entre Sampras et Agassi, sans pareille, en 1990, 1995 et 2002 ?

De leur côté les dames ne font pas moins rêver : Billie Jean King (1967, 1971, 1972, 1974), Chris Evert Lloyd (de 1975 à 1978, 1980, 1982), la naturalisée Martina Navratilova (1983, 1984, 1986, 1987) mais aussi l’assourdissante Monica Seles (1991, 1992), la fermière de l’Ouest américain Lindsay Davenport (1998) avant le règne des sœurs afro-américaines, Serena (1999, 2002, 2008) et Venus Williams (2000, 2001).

… pour des Américains qui ne l’honorent plus

Source : Eurosport.fr

Oui mais voilà, cette édition 2010 du tournoi new-yorkais a vu progressivement s’accuser le déclin de la nation aux cinquante étoiles. Après avoir pourtant étincelé de mille feux en 2007 en glanant une 32ème Coupe Davis, le pays a du mal à trouver des successeurs à la hauteur de sa place dans l’histoire du tennis. Car ce succès ne peut que difficilement faire oublier que depuis 1997, les Etats-Unis n’ont disputé que deux finales (2004 et 2007) et en ont laissé échapper une. Que pour la première fois depuis trente-sept ans, l’Amérique de Connors, McEnroe et Sampras a, l’espace du mois d’août, été absente du Top 10 masculin…

Sorti prématurément au deuxième tour à New-York par le Serbe Tipsarevic, en ayant au passage singé de manière honteuse une juge de ligne qui lui avait signalé une faute de pied – un comble pour le meilleur serveur du monde –, Andy Roddick (photo) connaît une saison à la Jeckyll & Hide. Vainqueur à Brisbane et à Miami, finaliste à Indian Wells et quart-de-finaliste à l’Open d’Australie, l’Américain était redevenu la terreur des courts qui l’avait amené jusqu’au sommet du classement mondial après sa victoire à l’US Open en 2003. Mieux, avec le niveau de jeu et la constance montrés lors de la finale de Wimbledon l’an passé, on pensait même qu’il avait franchi un cap.

Et patatra ! Sorti au troisième tour à Washington par le revenant Gilles Simon, absent à Toronto et évacué par son compatriote Mardy Fish en demi-finales de Cincinnati, Roddick va de désillusion en désillusion depuis la saison sur terre battue où il n’avait daigné participé qu’à Roland Garros… Avouant avoir souffert d’une maladie extrêmement éprouvante, la mononucléose, le joueur américain doit désormais se replonger dans les entraînements pour revenir au plus haut niveau.

Source : Photobucket

De cette manière, Mardy Fish justement, constitue un palliatif de choix. Effectuant la saison en miroir de son compatriote, il s’est hissé jusqu’en finale du Queen’s en juin avant de remporter les tournois ATP 250 de Newport et d’Atlanta en juillet. Finaliste à Cincinnati où il n’a pu contrecarrer le retour du roi Federer, Mardy Fish a fait trembler à l’US Open jusqu’à ce que Novak Djokovic ne soulage tout le monde au quatrième tour en trois petits sets en fin d’après-midi ce lundi (6-3, 6-4, 6-1).

Ainsi dans la partie masculine du tableau américain, seul le géant Sam Querrey, qui a comme un air de famille avec L. Davenport, peut encore espérer atteindre les quarts de finale. Mais la tâche ne sera pas aisée ce mardi contre le tombeur d’Andy Murray – rien que ça –, le Suisse Stanislas Wawrinka… La génération américaine connaît une pénurie de grands joueurs. Une période de vaches maigres symbolisée par John Isner, co-détenteur du match le plus long de l’histoire avec Nicolas Mahut à Wimbledon (plus de onze heures), mais qui ne suscite pas l’émoi, et encore moins l’excitation.

Emblématique de cette chute du tennis masculin outre-Atlantique, James Blake (photo). L’ex-mannequin afro-américain a quitté le top 10 en janvier 2009 pour une descente aux enfers. Une décadence inexplicable qui l’a amené d’une finale de la Master’s Cup (tournoi réunissant les huit meilleurs joueurs du monde) en 2006 jusqu’à la 100ème place mondiale où il végète désormais depuis le mois de juin.

Les sœurs Williams tiennent la baraque coûte que coûte

Source : Eurosport.fr

Fort heureusement pour l’Amérique de Barack Obama, les sœurs Williams continuent inlassablement de faire le boulot. A deux, elles comblent parfaitement la faillite du tennis masculin. Certes absente à New-York car blessée, la cadette et numéro une mondiale Serena, a disputé deux nouvelles finales de Grand Chelem cette saison. Et qu’il s’agisse du dur australien ou du gazon glissant de Wimbledon, Justine Hénin et Vera Zvonareva n’ont pas pu l’inquiéter durablement. Avec deux titres supplémentaires, Serena Williams a désormais sa besace remplie de treize couronnes individuelles en Grand Chelem.

De son côté, Venus (photo) a connu une année plus difficile puisqu’elle a perdu les deux finales de Premier Mandatory (le calendrier WTA compte quatre sous-Grands-Chelems appelés « Premier Mandatory », contrairement aux messieurs où le calendrier ATP comporte neuf Masters 1000) qu’elle a disputées, à Miami contre Kim Cljisters et à Madrid contre Aravane Rezzaï. En Grand Chelem, elle n’a pu faire mieux qu’un quart de finale à l’Open d’Australie, un huitième à Roland Garros ainsi qu’un autre quart à Wimbledon. Mais à Flushing Meadows, l’aînée des Williams a livré une prestation de très haut vol contre l’Israélienne Shahar Peer en huitièmes de finale, atteignant un niveau de jeu proche de celui qui l’avait amené jusqu’en finale de Wimbledon l’an dernier. Elle affrontera ce mardi la vainqueur de Roland Garros, Francesca Sschiavone en quarts de finale.

Mais là encore, les sœurs Williams sont les arbres jumeaux qui cachent le désert. Mélanie Oudin, troisième américaine au classement mondial, pointe à une médiocre 44ème place mondiale. Tandis que leurs deux autres compatriotes (Vania King et Bethanie Mattek-Sands) plafonnent autour du 75ème rang pour un total de seulement cinq Américaines sur l’ensemble du top 100. Chez les messieurs, ils sont six au côté de Roddick (9ème) avec un tir groupé des 20ème (Isner), 21ème (Fish) et 22ème (Querrey) places, loin devant Taylor Dent (72ème), Michael Russel (80ème) et Donald Young (100ème).

La faillite du tennis américain ?

Source : The Guardian

Alors, peut-on en conclure que le tennis américain est en crise ? Indéniablement, la réponse est oui. Loin d’être une nation majeure du tennis, les sœurs Williams et Andy Roddick éprouvent bien de la peine à tirer leurs compatriotes vers le haut. S’en ressentent principalement les résultats dans les coupes nationales. A l’image de la Coupe Davis dont on a détaillé le parcours des dix dernières années plus haut, la Fed Cup n’est plus une évidence pour les joueuses américaines. Depuis la victoire des Davenport, Capriati et autres Seles en 2000, elles n’ont participé qu’à deux finales (2003 et 2009), toutes deux perdues.

Pire, ces trois grands joueurs sont tous relativement proches de la retraite et ont déjà largement dépassé la moitié de leur carrière sur le circuit. Venus Williams a atteint les 30 ans en juin, Andy Roddick les 28 il y a quelques jours et Serena va sur ses 29 années qu’elle aura vécues le 26 septembre prochain. La relève tarde à se révéler et n’a pas forcément belle allure car comment se réjouir de voir Isner (2m06) et Querrey (1m98) percer au plus haut niveau quand leur jeu se limite pratiquement à des boulets de canon au service ? Seules lumières dans un tableau plutôt sombre, les performances du jeune Ryan Harrison (18 ans) et tombeur d’Ivan Ljubicic au premier tour de cet US Open et de la non moins jeune Beatrice Capra (18 ans également, photo ci-dessous), tombeuse d’Aravane Rezzaï au deuxième tour du tournoi américain.

Source : Zimbio.com

Dans pareille situation, on ne peut que s’interroger sur les fondements d’une telle déchéance. Dans un pays qui compte pratiquement trente millions de pratiquants, la Fédération américaine de tennis (l’USTA) et sa politique de détection sont évidement pointées du doigt. L’USTA où la charge de la détection justement et du développement des joueurs a été confiée il y a deux ans au frère de John McEnroe, Patrick McEnroe (également capitaine de Coupe Davis mais futur démissionnaire, photo). Mais l’institution américaine qui a pourtant vu son budget global augmenter se réfugie derrière sa recrue qui expliquait sur le site du Figaro qu’une jeune génération, ayant actuellement entre 10 et 18 ans, allait bientôt émerger. Ce genre de déclarations ne fait qu’alourdir le poids d’une pression que d’aussi jeunes pratiquants, aussi talentueux soient-ils, ne peuvent assumer.

A 21 ans, Donald Young (100ème actuellement) est également très attendu mais il n’a pour l’instant signé aucun résultat vraiment remarquable et digne de l’espoir placé en lui. Pourtant plus jeune champion du monde junior de l’histoire à 16 ans et 5 mois, il n’a pour l’instant remporté aucun titre ni accédé à aucune finale de tournoi ATP… Les académies marchent pourtant à plein régime et John McEnroe y a même ajouté la sienne. Mais rien n’y fait. Les champions, ça ne s’invente pas, ça se découvre mais encore faut-il qu’il y en est.

En attendant, Roger Federer (cinq fois vainqueur à Flushing Meadows) et consors trustent les places dans le tournoi masculin tandis que la Belge Clijsters fait figure d’épouvantail dans la partie féminine puisqu’elle pourrait bien affronter Venus en demi-finales si les deux joueuses venaient à passer le cap des quarts de finale… Or lors de leurs quatre dernières confrontations, c’est bien la n°3 mondiale belge qui s’est imposée…

A Roland Garros, l’émotion Schiavone !

Posted in WTA Tour par Roland Richard sur 5 juin 2010

Schiavone et Stosur, deux novices en finale de Grand Chelem !

 

 

Source : WTA

Il est à peu près 15h quand les deux joueuses rentrent sur le court. Aucune des deux ne porte les stigmates du stress. L’idée de jouer une finale de Grand Chelem en simple pour la première fois de leur carrière n’a visiblement ému aucune des deux protagonistes de cette belle après-midi.

 

 

Mais des deux héroïnes de ce drame, l’une avait clairement les faveurs des experts. Car on promettait l’enfer à l’Italienne en raison de la facilité déconcertante avec laquelle Stosur (photo) s’était débarrassée, en demi-finale, de Jelena Jankovic (4ème), 6-1 ; 6-2. L’Australienne avait qui plus est effectué un parcours somptueux en sortant successivement Justine Hénin, autre ex-numéro une mondiale, et Serena Williams, actuelle numéro une mondiale, respectivement en huitièmes puis en quarts de finale. Certes au prix de trois sets à chaque fois, mais il s’agissait tout de même de deux favorites pour le titre final.

 

 

De l’autre côté, l’Italienne n’avait rien à perdre. D’ailleurs, elle avait déjà accompli une belle saison 2010 en remportant l’un de ses trois seuls titres sur le circuit WTA en douze ans de carrière. Mais justement, ce n’était pas n’importe quel tournoi ! Il s’agissait de Barcelone… sur terre. Malgré cette belle performance, elle était sortie prématurément à Rome et à Madrid, aux deuxième et troisième tours.

 

 

Mais ses exploits, la Milanaise les a surtout accomplis en Fed Cup. Il est important de revenir brièvement sur cette carrière patriotique qu’elle a menée. En effet, dès 2004, Francesca Schiavone remportait ses deux matchs en simple contre les Tchèques avant de voir l’Italie éliminée par la France en demi-finales. En 2005, elle bat l’espoir russe, Dinara Safina mais l’Italie s’incline 4-1 face à la Russie. L’année suivante, c’est l’année de tous les succès puisque l’Italie remporte la Fed Cup. Au passage, Schiavone a battu Amélie Mauresmo (alors n°1 mondiale) et Nathalie Dechy au premier tour…

 

 

En 2007, elle bat à nouveau les deux Françaises qui lui sont présentées, Amélie Mauresmo et « Tatie » (Tatiana Golovin) lors des demi-finales. L’Italie est cependant écrasée en finale par la Russie, 4-0. Entre temps, la victoire de 2006 a fait des petites puisque Schiavone remporte son premier titre en simple sur le circuit WTA, à Bad Gastein.

 

 

L’année dernière, l’Italienne devient définitivement la bête noire des Françaises en écartant Alizée Cornet lors des quarts de finale où les Transalpines écrasent les Tricolores 5-0… En demi-finales, l’Italie prend sa revanche contre la Russie (4-1) avec, entre autres, deux victoires de Francesca Schiavone dont une contre Svetlana Kuznetsova sur terre battue, la même Russe qui allait remporter Roland Garros cinq semaines plus tard… Pour sa troisième finale de Fed Cup, l’Italienne abrège les souffrances de l’Américaine Mélanie Oudin en deux sets pour une victoire italienne 4-0.

 

 

Cette année, Francesca Schiavone va disputer sa quatrième finale de Fed Cup pour essayer de décrocher un troisième titre international avec son pays. Au passage, elle a gagné son unique match en quarts contre l’Ukrainienne Alona Bondarenko ainsi que ses deux matchs en demi-finales, l’un contre Lucie Safarova et l’autre, en doubles. Pour les Américaines qui ont sorti la France, ce sera l’occasion, les 6 et 7 novembre prochains, de tenter de laver l’affront de l’année dernière.

 

 

Insister tant sur la Fed Cup permet de comprendre que l’Italienne ne manque pas d’expérience. Au contraire. Elle en connaît même une différente du tennis mondial. Très peu de joueuses se sont construit un tel palmarès avec leur sélection nationale. Cela correspond à l’une des caractéristiques fondamentales de Francesca Schiavone : le cœur.

 

 

« Je joue avec le cœur »

 

 

C’est par ses mots qu’elle avait commenté sa victoire contre Elena Dementieva en demis dans le studio de Nelson Montfort jeudi dernier. Certes la Russe que je voyais favorite du tournoi s’est blessée aux adducteurs. Mais l’Italienne avait déjà dégagé cette aura dans un premier set où elle n’avait rien lâché face à la puissance de la cinquième mondiale. L’ayant vue évoluer contre Caroline Wozniacki mardi dernier sur le Court Central en quarts de finale, j’avais pu sentir la montée en puissance de cette jeune femme de presque trente ans.

 

 

Embrassant le Court central après ses victoires contre la Danoise puis contre la Russe, elle s’était attiré les faveurs du public. Son sourire et son opiniâtreté, ses sauts de cabris et ses baisers avaient littéralement fait fondre le public de la Porte d’Auteuil.

 

 

En face pourtant, l’Australienne avait elle aussi conquis le public, à sa manière. Dans un style plus sobre mais avec la même force mentale et le même bel esprit, la septième mondiale avait impressionné toute la quinzaine par la puissance de son coup droit et de sa première balle. Enfin, sa botte secrète, le kick externe au service côté avantage n’était pas pour déplaire aux spécialistes de la terre battue.

 

 

Cette finale s’annonçait donc grandiose mais malheureusement trop courte. On craignait en effet une gifle infligée à Schiavone par Stosur, et que le match ne soit remporté en deux petits sets. Que nenni !

 

 

Un combat mental qui n’aura duré que deux sets mais quel pied !

 

 

Source : WTA

Il y a bien longtemps qu’on n’avait pas vu une finale aussi disputée. Jusqu’à 4-4 dans la première manche, les deux joueuses se sont rendues coup pour coup, ne concédant aucune balle de break. L’Italienne dans un jeu du plus pur style terrien avec quelques montées au filet, l’Australienne avec un fond du court maîtrisé grâce à sa puissance.

 

 

Après ces huit premiers jeux, l’Italienne confirmait tout le bien que l’on pensait d’elle en se procurant trois balles de break. Une faute directe de Stosur puis un passing remarquable de puissance et une volée imparable permettaient à Schiavone de s’offrir trois chances de breaker au meilleur moment. L’Australienne effaçait les deux premières avant de craquer et de commettre sa première et sa seule double-faute du match. A 5-4, l’Italienne tremblait à son tour et était menée 0-30 avant de se ressaisir et de pousser son adversaire à l’erreur. A 40-A, l’Italienne élèva son niveau de jeu et Stosur sortit un coup de trop. 6-4 en quarante minutes.

 

 

Cette première manche ne s’est pas jouée à grand-chose sinon qu’on a vu malgré tout Stosur un peu timorée et ne pas agresser l’Italienne comme elle l’avait fait contre ses trois précédentes adversaires. Autre signe de la tension ressentie par la septième joueuse mondiale, son taux de première balle qui avoisinait seulement les 50 %.

 

 

Dans le deuxième set, après deux jeux, Stosur avait déjà commis trois fautes directes mais elle se fit violence et resta dans son match grâce à son engagement. Mais à 1-1, Schiavone obtint deux balles de break. L’Australienne serra alors le jeu tandis que les risques pris en retour par l’Italienne ne furent pas récompensés. Stosur s’en sortit miraculeusement et ce jeu fut un véritable déclic. Déclic pour elle puisqu’elle se mit à y croire. Déclic inversé pour Schiavone qui sembla accuser le coup mentalement et physiquement. Entre peur de gagner et débauche d’énergie pour remporter le premier set, l’Italienne effectua une sortie de route et quitta donc son match. Concédant son service avant que Stosur ne gagne le sien blanc, elle était désormais menée 4-1. On crut alors Schiavone embarquée dans un troisième set qui pouvait lui être fatal.

 

 

Il n’en fut rien. Malgré cette belle avance, Stosur se relâcha à nouveau et n’agressa pas suffisamment Schiavone sur son jeu de services. Nonchalante, elle laissa la 17ème mondiale revenir à 4-2. Il n’en fallait pas plus à l’Italienne pour trouver un second souffle et elle se procura trois balles de break dans la foulée. La première fut effacée d’un ace mais la seconde fut bonifiée. L’Italienne revint à 4-3.

 

 

Stosur retomba alors dans ses travers. Servant moins bien, frappant moins fort et de plus en plus gênée par les variations de longueur de Schiavone, l’Australienne vit l’Italienne égaliser à quatre partout. Après quoi, aucune des deux ne voulut rien céder jusqu’à 6-6. Aucune balle de break ne fut concédée par les joueuses qui se lancèrent dans un tie-break où l’agressivité de Schiavone fit finalement la différence. Menant 3-2, elle vint chercher le mini-break au filet d’une volée magnifique. Un coup droit splendide et une volée amortie plus tard, l’Italienne avait fait le trou et menait 6-2. Elle ne flanchait pas et provoquait une ultime faute directe de la part de Stosur (la treizième du set pour l’Australienne).

 

 

Francesca Schiavone remportait en 1h38 de match le titre le plus prestigieux de sa carrière, un des quatre Grands Chelems. En prime, elle sera lundi dans le top 10 pour la première fois de sa vie…

 

 

De son côté, Samantha Stosur disputait à 26 ans sa première finale de Grand Chelem en simples (en doubles, elle avait déjà remporté l’US Open en 2005 et Roland Garros en 2006). Majestueusement fair-play, elle félicita son adversaire dès l’interview d’après-match et durant le speach officiel de la remise des trophées.

 

 

Schiavone a gagné comme les nouveaux terriens : mental, défense, agressivité

 

 

Source : Lequipe.fr

Mais alors que s’est-il passé pour que l’Italienne déjoue tous les pronostics des analystes français ? La presse étrangère avait certes émis un avis différent, croyant en les chances de Schiavone. Néanmoins, on pouvait légitimement craindre pour la Milanaise puisque Stosur avait sorti trois ex-numéro unes mondiales.

 

 

Le premier élément déterminant de cette rencontre fut indiscutablement la mise en jeu. Servant dans le court trois premières balles sur quatre, l’Italienne a empêché son adversaire de se procurer la moindre balle de break dans la première manche. A l’inverse, Samantha Stosur a quant à elle ressenti une forte pression à l’idée de jouer une finale. Elle n’a passé qu’une première balle sur deux or, à 93 % de points gagnés derrière sa première, il est évident qu’il s’agissait de son arme majeure. Dans la seconde manche, la tendance s’est inversée et les joueuses se sont échangées leurs statistiques.

 

 

Mais alors comment comprendre que Schiavone ait si bien tenu le choc du fond du court ? Il y a plusieurs éléments d’explication. Le premier, c’est que Schiavone a beaucoup couru durant la partie pour bien se positionner et toujours repousser efficacement les frappes lourdes à plat de Stosur. Finalement, elle n’a été gênée que lorsque l’Australienne bombait son lift sur son revers, quitte à concéder de la puissance. En effet, le revers à une main pratiqué par l’Italienne rend difficile à maîtriser un lift spécialement bombé (comme le fait Nadal sur le revers de Federer) ou bien les frappes très plates et très rabattues (comme Söderling sur ce même revers de Federer).

 

 

Mais au-delà de cette tactique que n’a pas suffisamment adopté Stosur, c’est la défense de Schiavone qu’il faut mettre en lumière. Une défense singulière, celle de cette nouvelle espèce de terriens : la défense-contre-attaque. A plusieurs reprises, on a pu observer que Schiavone défendait bien du fond du court, créant au fur et à mesure le décalage avant de conclure au filet (quatorze points gagnés sur les quinze montées à la volée de l’Italienne) ou sur une variation de longueur.

 

 

Cette variation de longueur fut d’ailleurs, avec la défense, l’autre clef de la réussite de Schiavone. S’accrochant à distiller des balles courtes croisées, puis profondes, puis des slices très courts, elle a complètement fait déjouer Stosur qui apprécie de jouer en rythme du fond du court, un peu à la manière d’un Del Potro ou d’un Söderling chez les hommes.

 

 

Enfin, la tension de jouer une finale fut clairement moins forte chez l’Italienne de par l’exceptionnel groupe qui l’entoure. Ses ami(e)s, sa famille, son entraîneur, son préparateur physique mais aussi son capitaine de Fed Cup, Corrado Barazzutti. En somme, tout ceci fait de cette joueuse, une tenniswoman complètement atypique. Avant Roland Garros cette année, elle ne s’était fait un nom qu’à travers ses finales de Fed Cup (2006, 2007, 2009). De plus, elle est entourée d’un clan de quatre-cinq personnes en permanence, on est donc loin des éternels duos joueur(se)/entraîneur que le tennis produit d’habitude. Elle a gagné au courage, au mental (et l’on insistait sur l’importance de cette faculté pour remporter Roland Garros en milieu de semaine) et au sens tactique puisqu’elle a fait déjouer deux joueuses très puissances, en demi et en finale. Enfin, ce n’est pas une grande bimbo blonde mais une petite femme ramassée (1m66), brune, aux jambes fines et au biceps dont la musculature est sèche. Son visage n’est pas éblouissant de beauté, il est bien plus que cela, il transmet l’émotion et la joie de vivre ! C’est donc une immense championne qui a gagné Roland Garros et qui, par là-même, a donné une jolie couleur à un tennis féminin en manque très clair de jeunes femmes charismatiques.

 

 

Et je me permets, pour l’occasion, de me risquer à lui adresser quelques mots dans la langue de Machiavel, ceci pour la remercie des larmes qu’elle a fait coulées chez moi : « Grazie mille per tutti Francesca ! Grazie ! ».

 

Après huit jours à Roland Garros… on a beaucoup appris !

Posted in WTA Tour par Roland Richard sur 30 Mai 2010

Des surprises à la pelle dans les deux tableaux…

Source : Lefigaro.fr

C’est sans doute la plus grande vertu de la terre battue, on y apprend beaucoup. On apprend beaucoup sur soi-même, sur sa force mentale, sur la palette réelle de coups dont on dispose mais aussi sur la capacité qu’on a à rester concentrer, non seulement au cours d’un match mais, lors des interruptions, d’un jour à l’autre.

Pour gagner un match à la Porte d’Auteuil, il faut de la constance. En effet, les éléments perturbateurs à Roland Garros sont nombreux. Cette semaine, on a vu tour à tour la pluie, la nuit, l’abnégation d’un adversaire improbable mais aussi l’élévation du niveau de jeu d’un autre !

Chez les femmes, il n’y avait plus de finaliste dès le 3ème tour !

La première semaine a été fatale à d’innombrables têtes de série qu’on pouvait légitimement attendre au moins en quarts de finale. Chez les femmes tout d’abord, avec les sorties prématurées des deux finalistes de l’édition 2009 du tournoi parisien : Dinara Safina (9ème mondiale), ex-numéro une, défaite (photo) par la vétérante, Kimiko Date (39 ans, 72ème) et la vainqueur de l’an passé, Svetlana Kuznetsova (6ème), cette fois-ci vaincue par sa compatriote russe, Maria Kirilenko (30ème) au troisième tour. Evidemment, le tennis féminin ne sort pas grandi de telles performances dans la mesure où il manque toujours d’identités fortes qui restent au premier plan d’une année sur l’autre et qui permettent ainsi de créer des joueuses-repères dans l’esprit du public mais aussi de provoquer une attente chez celui-ci, celle de voir des joueuses de haut niveau évoluer devant lui.

Qui plus est, d’autres têtes de série qu’on attendait en deuxième semaine sont tombées. Tout d’abord, la Bélarusse Victoria Azarenka, quart-de-finaliste à Roland Garros l’an dernier, qui a chuté dès le premier tour. Mais aussi Vera Zvonareva (ex-numéro 7, actuellement 22ème joueuse mondiale), Agniezka Radwanska (8ème) et Ana Ivanovic (victorieuse à Roland en 2008) qui sont tombées au 2nd tour… Et que dire des défaites d’Aravane Rezaï (15ème), dès le 3ème tour, ou de Venus Williams (2ème) vaincue en huitièmes de finale dimanche par Nadia Petrova (17ème), cette même Russe qui avait éliminé la Franco-iranienne ?

Eh bien pas grand chose ! Sinon que l’on peut légitimement être dépités !

Chez les hommes, les hispanophones ont souffert…

Chez les messieurs, la moisson ne fut pas meilleure. Il y a ceux dont on attend moins sur terre et qui sont sortis « logiquement » comme les Américains Sam Querrey (22ème) et Andy Roddick (6ème) sortis respectivement aux premier et troisième tours. Ou bien comme l’adorable Chypriote, Marcos Badghdatis (30ème), sorti au troisième tour également.

Mais il y a eu des tremblements de terre traîtres pour des joueurs coutumiers de la surface dans le tableau masculin, en particulier chez les hispanophones. Ils sont sept à avoir disparu trop tôt. Au premier tour, les Espagnols Feliciano Lopez (31) et Tommy Robredo (26) ont accompagné l’Argentin Juan Monaco (25) vers la petite porte. Ensuite, ce sont l’Espagnol Guillermo Garcia-Lopez (40) et le Chilien Fernando Gonzalez (13), demi-finaliste l’an passé, qui les ont rejoints. Mais beaucoup plus étonnant encore, il faut souligner la défaite de David Ferrer (11) au troisième tour face à l’Autrichien Jürgen Melzer (22) en trois sets ou bien celle de Juan-Carlos Ferrero (16), également en évacué en seizièmes de finale, par Robby Ginepri…Pour Ferrer, la surprise est gigantesque dans la mesure où il était le troisième meilleur joueur sur terre de la saison avec une demi-finale à Monte-Carlo, deux finales à Rome et Barcelone et encore une demi-finale à Madrid… Sans doute l’Espagne avait-il trop joué et était-il épuisé… Dommage pour le spectacle.

Dans cet ouragan imprévisible qui a emporté la plupart des spécialistes de la terre battue, on peut également mentionner que Fernando Verdasco (9) a manqué de passer à la trappe, lui aussi dès le troisième tour. Il lui aura fallu puiser dans ses ressources physiques et s’appuyer sur un mental hors-normes pour se débarrasser de l’Allemand Philipp Kohlschreiber (35) au prix d’une cassure d’un ongle de pied et de cinq manches…

Au rang des déceptions, on doit évidemment souligner les défaites précoces de Ivan Ljubicic (16), demi-finaliste en 2006, dès le troisième tour, et de Gaël Monfils (15) au tour précédent contre le modeste Fabio Fognini (92) alors qu’il était quart-de-finaliste l’an dernier et même demi-finaliste en 2008…

Au-delà des éliminations, il y a eu aussi des matchs spécialement accrochés cette année pour les têtes de série, et ce dès la première semaine. Chez les messieurs, six rencontres ont ainsi retenu mon attention : Tsonga-Brands (1er tour, Tsonga l’emporte en cinq sets contre un qualifié) ; Monfils-Fognini (3ème tour, Fognini l’emporte sur deux jours au cinquième set) ; Tsonga-De Bakker (3ème tour, Tsonga gagne en quatre sets très accrochés) et Hewitt-Nadal (3ème tour). On pourrait aussi y ajouter le match Kohlschreiber-Verdasco (3ème tour) où l’Espagnol s’est imposé dans les conditions que l’on a décrites plus haut. Et bien sûr Gasquet-Murray au premier tour où Gasquet, menant deux manches à rien et disposant d’un break d’avance dans le troisième, s’est écroulé pour être battu en cinq sets.

La terre battue implique de n’avoir aucune faille…

Source : 20minutes.fr

Sur terre, il faut avoir des nerfs en fer !

Bref, ces rencontres ont permis de mettre en lumière deux éléments centraux pour comprendre ce qui fait le sel de la terre battue. La première, c’est qu’être tête de série à Roland Garros ne vous « protège » pas d’un match difficile, y compris au premier tour. En effet, n’importe quel adversaire peut se révéler très dangereux, soudainement, sur cette surface où l’importance de la puissance est amoindrie par le fait même que la terre ralentie la balle après impact. La seconde, c’est qu’on peut rapidement constater qu’il s’agit du seul Grand Chelem où l’on ne peut pas aller très loin si l’on n’est pas prêt à la fois physiquement, techniquement et surtout mentalement.

Le destin des deux meilleurs Français sur terre en témoigne. Tsonga aurait déjà pu sortir à deux reprises avant les huitièmes, face à Brands et face à De Bakker. Mais il est parvenu à s’imposer au mental, lâchant quelques larmes après sa victoire face au Néerlandais, montrant bien ainsi la tension qui avait existé durant ce match. Mais Tsonga s’est hissé jusqu’en huitièmes parce que, comme le disait Patrice Dominguez (l’ex-Directeur Technique National de la Fédération Française de Tennis) sur le plateau du Tennis Club sur France 4, « il a fait le métier cette saison », c’est-à-dire qu’il a participé à Monte-Carlo, à Rome et à Barcelone. Il a ainsi préparé son tournoi en termes de sensation mais il a en plus su conserver le rythme. En revanche, le Manceau n’est jamais à l’abri des caprices de son corps. Un corps qui l’a une nouvelle fois trahi dimanche. Contraint d’abandonner dès les huitièmes de finale contre Youznhy (photo), le numéro 10 mondial français a une fois de plus vu ses efforts gâchés par un pépin physique, cette fois-ci une contracture persistante en haut de la cuisse droite, contractée (justement) lors du tour précédent contre De Bakker.

De son côté Gaël Monfils, blessé au poignet pendant plusieurs mois, n’a été présent qu’à Madrid avec notamment une victoire sur abandon de Garcia-Lopez. Il n’avait donc probablement pas assez de temps de jeu sur une surface qui pourtant lui est plutôt favorable. Or effectuer plusieurs tournois sur la surface où l’on doit jouer un Grand Chelem, notamment la terre, permet de retrouver les automatismes liés à ce sol mais aussi de la confiance. Gaël l’a dit, il « s’est fait plaisir » mais il a plus tenté, y compris contre Fognini, que réellement assuré. Pire que cela, il a mené deux sets à rien contre l’Italien avant de « sortir » du match. A 5-5 au cinquième set, la nuit a interrompu la rencontre et son adversaire s’est finalement imposé, au mental, en menant les échanges et en prenant davantage de risques. Bref, tout ce que n’a pas su faire le Parisien.

Le bilan féminin des grosses oppositions n’est pas différent. Qu’il s’agisse de la confrontation entre Aravane Rezaï et Nadia Petrova (3ème tour), joué sur deux jours, ou celle entre les deux anciennes numéro une mondiales, Maria Sharapova et Justine Hénin (3ème tour également), on a pu observer à quel point la détermination pouvait permettre de réaliser de grandes choses. Aravane avait déjà gagné Madrid au mental et elle a contraint Petrova à disputer dix-huit jeux dans le troisième set pour s’imposer, se procurant entre temps, trois balles de match. De la même manière, on a senti que l’intelligence de jeu, la lucidité et donc la capacité à rester à la fois concentré et serein lors d’une rencontre pouvait permettre de s’imposer. Lors du match Hénin-Sharapova, la Belge aurait en effet très bien pu être éliminée par une Russe retrouvant peu à peu son meilleur niveau. Mais elle a tenu mentalement en rebreakant immédiatement alors qu’elle menait 4-3 mais que la Russe venait de débreaker dans la troisième manche.

Roland Garros éprouve l’ensemble des qualités qu’il faut pour évoluer au plus haut niveau…

Dans l’ensemble, on connaît Roland Garros dans le monde entier à cause de ces oppositions épiques, menacées par la nuit ou interrompues par la pluie. Ces combats mémorables qui permettent au public de vibrer comme nulle part ailleurs. Mais encore une fois, si ces combats sont possibles, c’est à cause de la surface elle-même. Gagner trois sets pour les hommes à chaque tour sur terre battue relève d’abord et avant tout de la constance. Chez les dames, Aravane n’a pas eu cette constance en première balle lors du troisième set qui l’opposait à Petrova. Au contraire de Tsonga qui, lui, en a eu progressivement, de plus en plus, contre De Bakker, notamment au service. Mais il a manqué de constance physique en huitièmes. Pour Pennetta face à Wozniacki dimanche, en huitièmes dans le tableau féminin, c’est le mental qui a fait défaut.

Sur terre, il s’agit de se battre, de faire preuve de courage, parfois davantage que d’intelligence. Il faut être bon partout : techniquement, physiquement et mentalement. Quand toutes ces qualités sont associées, cela donne la prestation de Lleyton Hewitt (33) contre Rafael Nadal (2) samedi en seizièmes de finale. Bien sûr, Nadal reste Nadal et il s’est donc imposé en trois sets. Mais le match a duré plus de deux heures et demies avec un niveau de jeu époustouflant …

Source : Sports.fr

… c’est pour cela que les Français(es) n’y arrivent pas

Mais il n’y aura plus un seul Français pour disputer une rencontre en simples lundi. Il y a plusieurs éléments d’explication à cette déroute tricolore des huit premiers jours du tournoi. On l’a dit, il y a bien sûr cette affaire de constance. Aucun(e) Français(e) n’a été constant(e) cette saison avant Roland Garros. Le plus régulier fut Jo-Wilfried Tsonga et c’est aussi le seul à avoir atteint les huitièmes de finale à la Porte d’Auteuil. Mais c’est un bilan bien pauvre pour une Fédération qui dispose de dix-huit joueurs et joueuses sur l’ensemble des tops 100 masculin et féminin.

Et même si jouer devant son public peut beaucoup apporter, la constance ne s’obtient pas par magie lors d’un tournoi. Entre les blessures récurrentes de Gaël Monfils (15) et de Gilles Simon (32) ou bien les contre-performances régulières d’Alizée Cornet (retombée à la 74ème place mondiale) ou même de Marion Bartoli (14ème), il n’y avait plus qu’à s’en remettre au valeureux Julien Benneteau (38ème) ou au revenant Richard Gasquet (45ème). Mais ceux dont on attendait beaucoup ont tous déçu : Marion Bartoli par son manque évident de science de la terre battue ; Gaël Monfils par son absence de rigueur et de concentration ; Aravane Rezaï même si on lui pardonne plus facilement puisqu’elle a gagné Madrid ; et Jo-Wilfried Tsonga parce qu’il était le dernier et celui dont le public attend qu’il soit le nouveau Yannick Noah…

Cependant, et je terminerai ainsi ce long premier bilan, même si les Français et les Françaises n’ont pas été bons cette semaine, Roland Garros doit rester à Paris et non partir pour Versailles. En effet, le débat a agité les tribunes du Lenglen et du Chatrier cette semaine : « et si Roland déménageait ? ». Mais non seulement Roland doit rester Porte d’Auteuil mais je commence à me demander s’il faut vraiment avoir un court couvert et des sessions de nuit. Le charme serait peut-être rompu. Eh oui, comment renoncer à ces interruptions temporelles habillant le tournoi d’incertitudes et générant des matchs d’anthologie… ?

Le programme des huitièmes et des quarts

Chez les messieurs, quatre huitièmes de finale (ceux de la partie haute du tableau) ont déjà eu lieu.

Roger Federer (1) – Stanislas Wawrinka (24) : 6/3 ; 7/6 ; 6/2.

Robin Söderling (7) – Marin Cilic (12) : 6/4 ; 6/4 ; 6/2.

Tomas Berdych (17) – Andy Murray (4) : interrompu par la pluie alors que Berdych menait 6/3 ; 3/4.

Mikhail Youznhy (14) – Jo Tsonga (10) : 6-2 ; abandon.

Demain auront lieu les quatre autres huitièmes de finale où se trouvent les survivants de la colonie hispanophone (Verdasco, Almagro) ainsi que le jeune Brésilien (Bellucci) et la surprise du tournoi masculin (le Kazakh Gabashvili) :

Teimuraz Gabashvili (114) – Jürgen Melzer (27)

Robby Ginepri (98) – Novak Djokovic (3)

Fernando Verdasco (9) – Nicolas Almagro (21)

Thomaz Bellucci (29) – Rafael Nadal (2)

Ces deux derniers matchs sont les plus intéressants à regarder à mon sens. Verdasco-Almagro car ce sera probablement le niveau de jeu le plus homogène, Bellucci-Nadal parce que vous y verrez peut-être le futur Kuerten !

Source : Reuters

Chez les dames, quatre huitièmes de finale ont déjà eu lieu (ceux de la partie basse du tableau) parmi lesquels il faut noter la présence ô combien surprenante de la jeune Sud-Africaine Scheepers à ce stade de la compétition (tombeuse de Gisela Dulko) :

Francesca Schiavone (17) – Maria Kirilenko (30) : 6/4 ; 6/4.

Caroline Wozniacki (3) – Flavia Pennetta (15) : 7/6 ; 6/7 ; 6/2.

Elena Dementieva (5) – Chanelle Scheepers (Qualifiée – 131) : 6/1 ; 6/3.

Nadia Petrova (17) – Venus Williams (2) : 6/4 ; 6/3.

La partie haute se jouera donc demain. A retenir qu’il y aura quoi qu’il arrive une surprise en quarts de finale : soit l’Australienne Groth, soit la Kazakh Schvedova (tombeuse de Radwanska).

Serena Williams (1) – Shahar Peer (18)

Justine Hénin (23) – Samantha Stosur (7)

Jelena Jankovic (4, photo) – Daniela Hantuchova (26)

Jarmila Groth (Wild Card – 107) – Yaroslava Shvedova (91)

Du côté des dames, le duel entre Hénin et Stosur promet mais moins que la confrontation entre Jankovic et Hantuchova qu’il ne faut pas manquer si vous voulez voir du grand tennis féminin !

Aravane Rezaï, nouveau leader du tennis français ?

Posted in WTA Tour par Roland Richard sur 17 Mai 2010
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Source : Wta.com

 

Remporter Madrid, c’est remporter un très grand tournoi féminin !

Aravane Rezaï (photo, à g.), c’est un nom que l’on va beaucoup citer la semaine prochaine dans le monde de la petite balle jaune. La Française, 24ème mondiale la semaine passée et à présent 16ème, a tout simplement remporté l’un des tournois les plus importants de l’année en-dehors des quatre Grands Chelems.

Contrairement au circuit ATP où les quatre levées du Grand Chelem sont relayées par neuf masters 1000, le WTA Tour a hiérarchisé différemment ses compétitions. On dénombre quatre « Premiers Mandatory » qui ont lieu respectivement à Paris, Miami, Madrid et Pékin. Ensuite, la WTA compte quinze tournois « Premiers » d’importance moindre par rapport à ces quatre majeurs. Donc, si l’on pousse l’analogie avec l’ATP, on pourrait dire que le circuit féminin comporte dix-neuf Masters mais avec quatre d’entre-eux à la fois plus importants mais aussi obligatoires pour toutes les joueuses bien classées. Là encore, c’est une différence fondamentale d’avec les tennismen bien placés au classement technique pour qui huit des neuf masters sont obligatoires (Monaco étant facultatif).

Une fois ceci posé, on comprend le caractère décisif de remporter un Premier Mandatory tel que Madrid. Et c’est l’exploit que vient de réaliser la jeune Aravane Rezaï (23 ans), bousculant la hiérarchie et renvoyant à leurs gammes des joueuses aussi talentueuses que chevronnées, telles que Justine Hénin (battue au premier tour), Jelena Jankovic (écartée en quarts) ou Venus Williams (photo, à d.). L’aînée des Williams a en effet subi la loi de Rezaï sur la terre battue espagnole.

Une Française qui a battu deux Top 10 et une ex-numéro un durant le tournoi

Vaincre l’ancienne numéro un mondiale, finaliste de l’Open d’Australie en janvier et quadruple vainqueur de Roland Garros, Justine Hénin pouvait être entrevu comme une performance d’un jour. Mais en éliminant la récente finaliste du Premier de Rome en quarts de finale, Jelena Jankovic (4ème mondiale), Aravane Rezaï a confirmé qu’elle n’était pas là par hasard.

Sa finale contre l’exceptionnelle Venus Williams (sept titres en Grand Chelem) a été à l’image de sa semaine ibérique, remarquable. Après avoir infligé un sévère 6-2 à l’Américaine qui pointe à la deuxième place mondiale ce lundi, elle a dû batailler pour s’imposer dans la seconde manche. Menée 1-4 puis 3-5, elle est parvenue, à 4-5 pour Williams, à sauver six balles de break qui étaient autant de balles de set… Une envie, une ténacité et une abnégation dignes des plus grandes championnes. Et, comme le disait Julien Carrasco sur Eurosport.fr, qui n’est pas sans rappeler les sœurs Williams elles-mêmes.

Car Rezaï n’a pas tout à fait le style de jeu qui fait habituellement merveille sur terre battue. Certes, la jeune Française frappe fort mais cela fait longtemps et ça n’avait pas réussi, jusque là, à ébranler les meilleures. Rezaï a effectivement perdu du poids, c’est visible. Elle peut ainsi se déplacer bien plus rapidement et imposer son style à peu près n’importe où, un peu à la manière de ce qu’avait fait Marion Bartoli en 2007 pour se hisser en finale de Wimbledon. Mais on doit avant tout retenir la hargne qui l’a habité durant tous ces matchs âpres.

Un mental hors-normes au service d’un jeu puissant

Au-delà donc d’un jeu à plat, fondé sur un service à risque (souvent moins de 65% de premières durant le tournoi) mais terriblement efficace dans les jeux déterminants, Aravane Rezaï a su varier du fond du court pour offrir une véritable alternative à son jeu puissant avec un jeu plus « terrien », celui d’un lift très appliqué.

Lorsqu’on mentionne enfin la singulière régularité avec laquelle elle s’est approchée des lignes notamment contre Venus, on a la recette de son succès. En somme, Aravane doit encore apprendre à davantage casser le rythme de ses adversaires car elle en rencontrera, ponctuellement, des plus puissantes qu’elle. Ou peut-être pire, des joueuses comme Elena Dementieva qui maîtrisent absolument tous les coups du tennis et qui risquent de la faire déjouer. Mais loin de moi l’envie de la critiquer, Aravane a su élever son jeu d’une manière exceptionnelle. Certes, elle a surtout insisté sur un jeu puissant du fond du court, trouvant des zones très précises et jouant juste tactiquement (notamment sur le revers de Venus) mais aucune de ses adversaires, parmi lesquelles il y avait au moins deux grandes stratèges (Hénin et Jankovic), n’a réussi à contrer ce jeu régulier et dominateur.

Aravane maîtrise tant et si bien le jeu du fond du court et avec une telle opiniâtreté qu’elle me fait penser à David Ferrer chez les messieurs ou bien à Serena Williams chez les dames. Elle a donc un potentiel formidable qu’elle pourrait bien transcender pour atteindre un stade élevé en Grand Chelem. Coup de chance ou destinée, c’est à Madrid, ultime tournoi relevé sur terre battue avant Roland Garros que la Française a remporté sa première grande victoire internationale et son troisième titre WTA (après Bali et Strasbourg l’an passé).

Evidemment, on risque d’entendre parler d’Aravane comme la potentielle première jeune femme française depuis Marie Pierce à être capable d’atteindre la finale de Roland Garros (2005). Mais il faudra surtout l’encourager, lui laisser du temps, la soutenir quoiqu’il arrive et essayer, tant que faire se peut, de ne pas lui mettre davantage de pression que sa future popularité ne va déjà le faire…

Maintenant, fêtons dignement cette victoire dans l’un des quatre sous-Grands-Chelems féminins de l’année et espérons que la nouvelle leader du tennis français féminin est née puisqu’Amélie Mauresmo a pris sa retraite et que Marion Bartoli refuse de facto ce statut… En tous les cas, réjouissons-nous, Alizée Cornet aura également moins de pression sur sa surface de prédilection dans quelques jours puisqu’Aravane Rezai partagera l’attention avec elle. Les deux nouvelles stars de l’équipe de Fed Cup mèneront peut-être, à présent, le tennis français féminin comme Amélie et Nathalie (Dechy) le faisaient il n’y a encore pas si longtemps…

L’émission de LTS, « Roland Garros avant Roland Garros »…

Plus que la victoire de Serena Williams, on retiendra celle du tennis féminin…

Posted in WTA Tour par Roland Richard sur 30 janvier 2010

Source : Racingpost.com

Une opposition de style dont le tennis avait besoin

C’est ainsi que le/la journaliste d’Eurosport.fr a brillamment décrit cette finale. Frédéric Verdier, commentateur pour la chaîne Eurosport a effectivement rappelé que depuis la retraite des deux Belges, Kim Clijsters (n.d.l.r. revenue sur les courts en septembre dernier et remportant l’US Open dans la foulée) et Justine Hénin, c’est-à-dire depuis environ deux ans, personne n’avait repris le flambeau du tennis féminin.

Les différentes numéro une mondiale qui se sont succédées depuis le 18 mai 2008 (dernier jour où Justine Hénin fut numéro une mondiale) sont nombreuses : Maria Sharapova, Ana Ivanovic, Jelena Jankovic et Dinara Safina. Mais aucune n’a jamais fait oublié le souvenir impérissable de la force de frappe de Clijsters et du revers lumineux de Hénin. Seules les sœurs Williams permettaient de croire encore au haut niveau du circuit WTA. Particulièrement Serena qui s’est insérée à quatre reprises à la tête du classement technique (sept.-oct. 2008 ; fév.-avril 2009 ; oct. 2009 et depuis nov. 2009).

Ainsi, apercevoir la silhouette de Hénin et pour un affrontement titanesque avec S. Williams dans un Grand Chelem, c’était un peu comme avoir un troisième affrontement entre Frazier et Ali ou bien une nouvelle passe d’armes entre Sampras et Agassi… Une opposition quasi-historique tant le retour au plus haut niveau de la Belge, à l’instar de sa compatriote Clijsters, a laissé pantois le monde du tennis.

Opposition de style bien sûr mais surtout opposition tout court. Enfin une finale de Grand Chelem qui dépasse les deux heures de jeu avec une incertitude jusqu’au milieu du troisième set. Enfin, on a assisté à un véritable combat avec deux écoles de tennis complètement différentes. Du haut niveau féminin qui n’impliquait pas seulement les Williams. Clijsters en gagnant l’US Open et maintenant Hénin en atteignant la finale de l’Open d’Australie ont redonné des couleurs à une WTA pâlichonne.

Une rencontre qui n’a atteint des sommets que par à-coups

Malheureusement pour Hénin, elle fût tout de même rattrapée durant la rencontre par son inactivité. Deux éléments se « retrouvent » plus difficilement que les autres, le service et le retour de service. En effet, les Américaines se sont forgées une réputation, justifiée du reste, de meilleures serveuses du monde mais aussi, de meilleures relanceuses sur service adverse.

Avec seulement 40 % de premières balles durant les premier et troisième sets et environ 60-65 % dans le second, la Belge a enterré toute seule ses chances de victoire. En revanche, dans le jeu, il y avait la place. Serena était affaiblie par deux légères blessures, une à chaque jambe, et éprouvait ainsi les pires difficultés à se déplacer sur le court.

Dans la deuxième manche, si la Belge est parvenue à l’emporter, prenant au passage le service de l’Américaine à deux reprises, c’est indéniablement grâce à une première retrouvée et un jeu fait de filières courtes. Ainsi Serena n’a pu, l’espace d’un set, allumer de cachous sur un coup moyen. Frôlant les lignes, faisant courir son adversaire, élaborant des stratégies à deux ou trois coups, utilisant à merveille la fixation que produit le slice profond au milieu du court, Justine Hénin a littéralement cloué une adversaire frustrée, lui prenant quinze points d’affilée en fin de manche…

En revanche, le troisième set marqua le retour de l’irrégularité de la Belge au service mais aussi de filières longues, peu appropriées à une surface dure, qui plus est contre une joueuse aussi puissante que Serena Williams.

La victoire de la numéro une mondiale n’est donc pas volée. Et si ce ne fut pas une grande finale sur le plan du jeu, cela restera comme un grand événement médiatique. Une opposition qui souligna d’abord la force mentale de deux joueuses qui n’ont rien lâché de toute la partie.

On ne peut donc que se réjouir de ce match, pas tant pour la douzième victoire en Grand Chelem qu’il représente pour Serena Williams mais plutôt pour la promesse d’un avenir radieux pour le tennis féminin. Désormais, on peut compter sur les deux Belges, les sœurs Williams et sans doute le retour des Russes et des Serbes pour densifier le niveau de jeu d’un sport qui souffrait d’un manque de têtes d’affiches.

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