La Tribune du Sport


Du sang, de la sueur et des larmes

Posted in Coupe du Monde 2010 par Steven Ayache sur 2 juillet 2010

L’Oranje doit murir ou mourir !

Source :foot365.fr

Ce match semblait déjà joué d’avance dans l’esprit de beaucoup, dont moi-même. Tant la faiblesse défensive que la désorganisation offensive hollandaises paraissent ne pas pouvoir tenir le choc. De plus, Ooijer prend la place de Matijsen en défense, celui-ci s’étant blessé à l’échauffement. La défense hollandaise gagne encore et toujours en poids et en brutalité.

Le Brésil ne change rien à l’équipe qui avait étrillé le Chili, à l’exception de Ramires, suspendu. Felipe Melo arrive au milieu de terrain avec Dani Alves et Gilberto, ce qui va amener de la stabilité dans le jeu brésilien. Deux questions concernent néanmoins cette formation favorite du mondial : Michel Bastos constitue une inconnue sur le côté d’Arjen Robben et on se demande s’il pourra résister à la pression du buteur. La seconde est aussi cruciale : Kaka va-t-il confirmer dans ses combinaisons avec Luis Fabiano et Robinho face à une défense oranje digne d’unee mimolette mal conservée : dure et trouée.

Too fast, too furious

Dès les premières minutes, les éternels adversaires se frottent avec le client Van Bommel et un Daniel Alves toujours dans les bons coups.

Dans les cinq premières minutes, les Pays Bas sont placés assez haut et tentent d’étouffer le Brésil. Les quelques premières combinaisons brésiliennes laissent augurer la souffrance que va endurer la nation orange.

A la 7ème minute, Juan récupère le ballon assez haut et sert Alves, signalé hors-jeu, le joueur de Barcelone sert Fabiano qui passe le ballon à Robinho devant le but vide.

Source :

Deux minutes plus tard, Robinho est lancé dans la profondeur par Melo et passe dans un trou laissé par Ooijer. Il marque d’un plat-du-pied sécurisé sur la gauche de Stekelenburg. Le score est logique et n’annonce rien de bon pour les Néerlandais qui prennent l’eau.

D’ailleurs, ils commencent à faire des fautes et déjà, à la 13ème minute, Heitinga manque d’être sanctionné d’un carton rouge pour un coup de pied à Luis Fabiano.

Dans leur organisation offensive, Kuyt récupère souvent le ballon sur son aile mais n’est pas un grand centreur, comme à la 15ème où Van Bommel ne parvient pas à la récupérer. On sent que l’équipe s’appuie beaucoup sur Robben ou sur les coups de pieds arrêtés. Dans la foulée, Bastos commet une faute sur le joueur du Bayern mais Van Persie vendange le coup-franc. Peu à peu, le match s’envenime dangereusement et l’arbitre va devoir se faire respecter, il peine à sortir les cartons.

Les défenseurs brésiliens sortent très bien sur les attaquants hollandais, notamment Van Persie qui souffre toujours autant dans son rôle de pivot. Il tente de décrocher mais sans succès. De manière générale, l’attaque hollandaise peine toujours à s’organiser et ne trouve pas les intervalles.

A la demi-heure de jeu, les Pays-Bas se font littéralement passer dessus par le rouleau-compresseur brésilien.

Il faut d’ailleurs attendre la 29ème minute pour voir la désespérante première tentative France Telecom de Robben qui repique et tente sa frappe contrée par l’étau Juan – Lucio. Dans la foulée, une splendide construction commence par Robinho qui transmet pour la talonnade de Luis Fabiano vers Kaka. L’ancien ballon d’or enroule son ballon mais le magistral Stekelenburg sort la balle. Les Brésiliens pourront regretter cette occasion même s’ils ne montrent rien de bien probant. D’ailleurs, à la 33ème minute, une action va faire la preuve de la force collective hollandaise : Robben tente une combinaison illisible sur corner mais celle-ci n’est suivie par personne (peut-être parce qu’ils ne l’ont pas comprise).

A la fin de cette mi-temps, le match est terriblement haché par les fautes. L’engagement positif est brésilien et l’engagement négatif est hollandais, d’un côté le jeu, de l’autre les fautes.

Les nerfs de la guerre

Au retour des vestiaires, le Brésil semble bien parti mais n’a pas creusé l’écart, ce qui fait qu’il s’expose à une égalisation néerlandaise. Cependant, on ne voit pas comment les Oranjes vont se réorganiser pour apporter de la cohérence à leur jeu. Pas de changements des deux côtés en tout cas. Au début de la seconde période, Robben continue dans sa solitude et ne parvient toujours pas à créer l’exploit. Les fautes continuent avec Van Der Wiel qui sera suspendu au prochain match suite à une simulation inutile.

Le jeu continue lui-aussi d’être désorganisé avec Van Persie qui décroche et Kuyt qui soutien Robben a droite ce qui fait que l’équipe hollandaise manque le dernier geste. Les Pays-Bas sont désorganisés.

Tandis qu’au Brésil, tout semble calme…anormalement calme.

A la 52ème , Julio Cesar, gêné par Felipe Melo, se troue sur un centre de Sneijder. Ce but improbable dû à une erreur défensive brésilienne

Source :lequipe.fr

arrive totalement contre le cours du jeu et bouleverse le match.

Dès lors, les Auriverdes sont dans une situation délicate où, suite à une erreur, ils sont dans une position de doute. Evidemment, les Oranjes prennent le jeu à leur compte dans cette période et prennent le dessus mentalement sur le Brésil. Ils pressent beaucoup plus haut et ont davantage de mordant sur les contacts.

Les imprécisions commencent à se faire sentir côté brésilien et leur jeu perd en spontanéité. A la 65ème , Kaka ne parvient pas à sauver son équipe suite à un contrôle de la poitrine avec frappe enchaînée mais le ballon passe de peu à côté.

Et deux minutes plus tard, les Pays-Bas tuent le match sur l’un de leurs points forts : les coups de pieds arrêtés. Le corner de Robben est dévié par Kuyt pour Sneijder qui marque à bout portant. A 2-1, les Pays-Bas ont bien l’intention de garder ce score. Cependant, ils compensent leurs lacunes défensives en hachant le jeu, ce qui énerve les brésiliens. Quelques minutes plus tard Felipe Melo piétine Robben et se fait expulser.

Source :lequipe.fr

Même si la décision est logique, l’arbitre est totalement dépassé par les actions et sort les cartons quand cela lui chante. Il n’y a aucune cohérence dans les sanctions. Van Bommel va être le principal bénéficiaire de cette largesse. Multipliant les fautes jusqu’à la fin du match, il ne reçoit pas son deuxième carton jaune logique qui redonnerait une égalité numérique à ce match.

Le Brésil craque mentalement et ne parvient plus à avoir la percussion qui les caractérisait. Ils terminent ce match dans le désespoir et pouvaient à plusieurs reprises prendre ce troisième but par manque total de combativité.

A Rio, le silence doit régner après cette défaite malheureuse alors que la musique a retentit pendant les 45 premières minutes.

Les Pays-Bas se retrouvent donc en demi-finale face au vainqueur de Uruguay – Ghana, ce qui nous donne un finaliste surprise.

Décidément, cette Coupe du Monde reste pleine d’incertitudes, de surprises et de destins tragiques…du sang, de la sueur et des larmes.

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